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Réalisatrice de films publicitaires puis fondateur d’une société dans les hautes technologies, Catherine Russell-Lefebvre nous fait partager son expérience aux Etats-Unis où elle vit depuis 25 ans.

Pourquoi avez-vous souhaité vivre aux Etats-Unis?

Tout simplement parce que je me suis mariée avec un Américain en 1980. Ayant obtenu les plus grosses récompenses au festival de Cannes des films publicitaires dès 1978, j’étais très connue aux US et des propositions de très gros contrats affluaient. Mon mari en revanche ne pouvait travailler en France, je suis donc partie.

Quel a été votre parcours jusque là et une fois aux Etats-Unis?

J’étais réalisateur de films publicitaires depuis 10 ans lorsque je suis venue aux US. J’avais aussi fondé une maison de productions à Paris dès 1975. Dès le début de ma carrière, j’ai travaillé globalement c’est à dire sur tous les marchés internationaux. Je ne voulais pas me limiter au marché Français uniquement qui me paraissait restreint à la base en raison de sa petite taille et de sa concentration sur une seule ville, Paris. J’oublie de préciser que j’ai commencé à réaliser en 1972. J’étais alors et pour quelques années la seule femme réalisateur de Pub dans le monde. Ce qui est un autre sujet – une particularité pas facile au début mais très appréciée par la suite. Depuis 1995, j’ai ajouté à mes activités dans la publicité, la création d’une société de technologie dans laquelle je me suis investie dans tous les sens du terme depuis lors.

Pouvez-vous nous dire en quelques mots où vous voyez les principales différences entre le monde de la production publicitaire en France et aux US?

Les deux mondes étaient très différents lorsque je suis arrivée aux US. La France était extrêmement créative et faisait ce que nous appelons du “Soft sell”, les US en revanche étaient encore au stade très “Hard-sell”, maintenant toute la pub mondiale est globale.

Qu’est-ce qui vous a surpris a votre arrivée aux US?

– L’enthousiasme des agences de Pub pour mon travail. Leur efficacité et gentillesse pour la plupart.
– Le manque de sophistication d’une grande ville comme Los Angeles, il y a 25 ans. (complètement différente maintenant)

Qu’est ce que vous entendez concrètement par la “sophistication” de la ville, avez-vous quelques exemples à donner?

J’entends que je suis arrivée en 1979-80 dans une ville très provinciale, où un certain mauvais goût ( vrai culture choc pour une parisienne) présidait en matière d’architecture, design, ameublement, vêtements et nourriture qui en 10 ans ont évolué d’une façon si complète que tout ou presque a changé pour le mieux. D’autres pourront argumenter que c’était mieux avant. Bien entendu, je vous donne un avis subjectif, puisque c’est à moi que vous posez la question.

Qu’appréciez-vous aux Etats-Unis ?

La facilité de la vie avant tout. Si je compare à d’autres pays et à la France en particulier.

Qu’avez-vous le mieux réussi aux Etats-Unis?

Ma vie. J’ai la chance d’y avoir bien réussi personnellemet et professionellement.

Quelles sont les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées aux Etats-Unis?

J’ai été très chanceuse comme disent les Canadiens. Je n’ai pas rencontré de difficultés majeures.

Si vous aviez mieux connu les Etats-Unis avant de partir, auriez vous fait les choses différemment?

Je connaissais bien les US avant de partir y ayant déjà beaucoup travaillé. J’étais donc bien préparée.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui s’installent?

Je conseillerais aux personnes qui s’installent de trouver du travail comme employé(e) dans la branche qui les intéresse et de passer au minimum 1 an mais plutôt 2 ou 3 à comprendre la culture Américaine, à étudier tous les points importants où elle diffère complètement de la culture Française, à comprendre les règles du jeu en Amérique et seulement lorsqu’ils sont bien sûrs d’être parfaitement intégrés à cette nouvelle manière de faire le même métier que celui qu’ils croyaient connaître, alors seulement peuvent-ils utiliser leurs économies et démarrer leur propre entreprise. A eux le rêve Américain!! J’ai, depuis 25 ans que je suis aux US, vu tant de Français perdre toutes leurs économies en fondant une nouvelle société dès leur arrivée et en commençant à jouer le jeu du business Américain sans en apprendre les règles auparavant.

Quels sont, selon vous, les plus grands traits de caractère des Américains?

L’enthousiasme. La croyance absolue dans le rêve Américain accessible à tous. J’aimerais ajouter en plus de l’enthousiasme un autre trait de caractère très Américain et dont de nombreux autres pays ne montrent aucun signe (à mon avis): La compassion.

Quelle est la qualité que vous préférez chez les Américains?

La naïveté, une sorte d’honnêteté.

Et qu’est-ce que vous détestez?

Rien

Comment voyez-vous les Etats-Unis dans 50 ans?

Dans une compétition hostile avec la Chine pour la première place. Je le crains mais je ne suis ni devin ni politicien, je ne sais donc pas de quoi je parle.

Quelle est votre ville américaine préfèrée? Pourquoi?

Je les aime toutes avec une préférence pour Los Angeles parce que je l’ai vue se sophistiquer au cours des années et que j’y habite.

Quel est votre plat américain préferé?

Je ne mange pas beaucoup de cuisine américaine mais ma préférence est pour la cuisine du sud.

Quel est votre loisir préferé?

Films et télevision.

Quelle est votre devise?

Je n’en ai pas mais si j’en avais une ce serait “Sans Peur” (empruntée au Duc de Sutherland en Ecosse)

Quel est votre plus grand regret?

De ne jamais passer assez de temps avec ma famille.

Quelle est votre plus grande fierté?

Ma famille.

Quand vous dites votre famille, parlez-vous de vos enfants ?

Oui, j’ai deux enfants et quatre petits enfants.

Si vous deviez rentrer en France, qu’est-ce qui vous manquerait des US?

La facilité et l’efficacité de l’American life style.

L’american life style, c’est quoi pour vous?

La façon de vivre en Amérique. La vie rendue facile et pratique à tous les niveaux.