biscuits aux usa

Afin de donner corps à son projet d’expansion aux Etats-Unis de la marque Michel et Augustin, Augustin Paluel-Marmont s’est installé depuis septembre 2015 à New-York avec femme et enfants.
Retour sur cet entretien avec le co-fondateur de la célèbre marque agroalimentaire, connue pour son audace et son marketing innovant.

Pour quelle raison êtes-vous parti vivre aux Etats-Unis ?

Pour coordonner l’activité de notre projet Américain et pour donner toutes les chances de réussir à Michel Et Augustin, surtout dans la phase de démarrage qui est une phase complexe.

Quel est votre parcours professionnel, qu’est-ce qui vous a conduit dans cette voie plutôt qu’une autre ?

J’ai toujours été entrepreneur dans l’esprit et donc après avoir butiné dans quelques grandes boîtes, j’ai décidé de créer ma propre entreprise pour exprimer mes talents. Comme j’étais Boulanger de formation, je voulais remettre le goût au cœur de la préoccupation d’urbains et aussi donner une sorte de joie de vivre aux gens, les pousser à être encore plus entrepreneurs dans leur vie. En 2004, nous avons lancé notre marque « Michel et Augustin » avec Michel de Rovira.

Pouvez-vous nous décrire une journée typique? Quels sont vos challenges quotidiens? Est-ce différent d’une journée en France ?

Ma journée est plus ou moins la même qu’en France. Je suis manager et mon job est de m’assurer d’avoir les bons talents autour du projet « Michel&Augustin ». Tous les membres de mon équipe doivent s’épanouir et bien travailler ensemble.
Ici, ma tâche est d’autant plus importante que nous sommes encore tout petits. Nous ne sommes qu’une dizaine de personnes à New-York, nous devons être tous impliqués à 200% dans le projet et je passe actuellement 50% de mon temps à faire du recrutement pour simplement m’assurer que les candidats que nous retenons sont ceux qui vont nous accompagner et porter le projet sur le long terme.
Le 1er gros challenge de mon travail au quotidien : la capacité à fédérer les talents et mixer les cultures franco-américaines.

La cuisine, la culture du goût est-elle présente aux Etats-Unis ou faut-il un peu initier les américains ?

Pour moi c’est un atout exceptionnel, surtout dans le domaine de la pâtisserie. Les américains aiment la France et sont séduits par la French Touch en cuisine.

Qu’est-ce qui vous a surpris le plus à votre arrivée aux USA et est-ce qu’il y a de grosses différences culturelles pour manager les américains ou dans le business plus globalement ?

A notre arrivée, on vit tout ce que l’on sait des Etats-Unis avec plus d’intensité comme la taille du marché. En effet, c’est un pays qui a la taille d’un continent donc tout ce qui est « bagage », tout ce que vous avez pu faire en dehors des Etats-Unis, tout ce qui n’est pas un « asset » n’a pas d’intérêt pour les américains. Ils ne savent même pas qu’en dehors des Etats-Unis, il y a d’autres pratiques qui existent. Aux US, on repart presque de zéro, il faut refaire ses preuves « from scratch » et prouver qu’on a du talent.

Qu’est-ce que vous appréciez le plus à New York ?

C’est l’état d’esprit, l’énergie qui s’en dégage et l’accès un marché qui a la taille d’un continent. Les personnes sont extrêmement sensibles à l’entreprenariat, l’innovation, aux histoires et aussi au savoir-faire français.

Quelles sont les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées à votre arrivée ?

Ce qu’il faut pour réussir aux US, c’est surtout se donner le temps et donc les moyens de réussir. Il faut impérativement se laisser le temps de comprendre ce qu’il passe, et comprendre via l’expérimentation terrain. Chez Michel&Augustin, on avance pas à pas, tout doucement pour d’abord voir ce qu’il se passe sur le marché américain, construire les fondamentaux et lorsqu’on sera prêts, nous pourrons appuyer sur l’accélérateur. Pour l’instant on favorise l’immersion avec l’observation pour ne pas faire d’impairs.

Quels sont les traits de caractère les plus communs des Américains?

Ce sont des gens très accueillants, très sympathiques et même « Warriors » dans le sens où ils n’hésitent pas à prendre des risques et veulent vivre l’American Dream. Les gens sont supers et lorsqu’ils portent de l’intérêt au projet, ils sont passionnés, engagés et ne viennent pas que pour le cash.

Est-ce que vous avez une devise à titre plus personnel ?

Oui : « On ne choisit pas toujours tout dans la vie, mais on choisit toujours la façon dont on vit les choses. »

Votre plus grande fierté ?

Je n’aime pas le mot fierté !

Le mot de la fin

La France a des atouts exceptionnels, il faut simplement se lever et se mettre en marche !