créer son entreprise usa

Tout est possible si vous savez prévoir, gérer. Le talent et la tenacité vous feront réussir. Une bonne idée de départ, accompagnée de plans prévisionnels bien conçus et bien exécutés vous amèneront à une solide rentabilité. Cela vous donnera accès aux fonds nécessaires tout au long de l’évolution de votre société.
Nous allons étudier les cas de figure les plus courants pour obtenir des fonds aux U.S.A.

Financer une création de business

J’ai une idée de business, comment la financer ?

La forme juridique de votre entreprise va beaucoup influencer vos possibilités de financement, sa fiscalité et tous ses aspects légaux. Etablir votre affaire sous la forme d’une société (« C » et « S » corporation) vous ouvre davantage de possibilités de financement que les autres formes juridiques (Sole Proprietorship ou bien le simple Partnership). Consultez votre avocat pour évaluer toutes les différences et lisez des livres pratiques et simples sur les différentes formes juridiques d’entreprises. (par exemple « How to Form Your Own California Corporation » de chez Nolo Press 950 Parker St, Berkeley CA 94710 ou dans des librairies spécialisées, explique en détail les avantages liés à la corporation en Californie). La discussion qui suit n’est valable que pour les sociétés.

Prudence, prudence !

90% des entreprises créées échouent les 2 premières années faute de capitaux suffisants même si l’affaire marche bien. Très rares sont les affaires qui génèrent suffisamment de bénéfices pour autofinancer leur développement. C’est pourquoi il est nécessaire, avant de démarrer, de vous pencher sérieusement sur les budgets, les prévisions financières en fonction du cash flow qui vous sera nécessaire les 2 premières années.

Les banques  

Elles ne prêteront pas d’argent à un nouveau business. C’est un risque qu’elles ne prendront pas. Elles ne prêtent que dans des conditions idéales : société cliente existant depuis au moins 3 ans, qu’elles connaissent bien et dont le cash flow bien prévisible assure le paiement du capital et des intérêts. Elles exigeront en plus comme garanties, des actifs importants et très souvent des garanties personnelles sur vos biens ou des garanties fournies par d’autres sociétés solides ainsi que des organismes d’état (Small Business Administration ou EximBank, l’équivalent américain de la Coface). Donc dans le cas d’un démarrage, oubliez les banques car l’investissement n’est pas leur métier.

Le « joint venture »  

Cela consiste généralement en une association avec un partenaire ciblé commercialement plus puissant et qui a besoin de vos produits et talents. En retour vous avez besoin d’aide par exemple pour la diffusion de vos produits ou pour une aide dans certaines parties de vos opérations.
Pour trouver ce partenaire, utilisez les relations de votre industrie, vos contacts professionnels, votre banquier, la presse spécialisée etc. Le partenaire pourrait être un client, un fournisseur, un distributeur de produits complémentaires ou différents mais ayant les mêmes acheteurs. Ils ont intérêt à investir dans votre société pour créer une synergie qui leur sera profitable, pour bénéficier de l’essor éventuel des actions de votre société et peut-être même un jour la racheter complètement au moment propice.

D’autres investisseurs potentiels?  

Les « Capital Venture »

Ce sont des professionnels, y compris les SBIC (Small Business Investment Corporation) qui ne s’intéressent en général qu’aux gros coups pour lesquels ils pensent multiplier leur mise par 10 en 5 ans. Ils prennent une part de la société en fonction du montant investi et de la valeur prévisionnelle de la société. Etant donné les frais d’étude d’un dossier, ils choisissent généralement des situations où le capital requis est d’au moins 1 à 2 millions de dollars.

Les éléments de présentation indispensables  

Il faut leur offrir un « Business Plan » suffisamment détaillé et accrocheur mais bien sûr digne de foi. Ce ne sont pas des enfants de choeur. Ils préfèrent certaines industries comme la bio-tech, le high-tech, bio-med, les communications. La plupart investissent plutôt dans une société qui a déjà fait ses preuves mais a besoin de capitaux supplémentaires pour commercialiser à grande échelle un produit existant et opérationnel.

Ils font très attention à 2 éléments:

  • L’expérience et le succès passés de l’équipe dirigeante,
  • La qualité du plan marketing, indispensable pour une réussite. Bien qu’ils soient des partenaires passifs, ils peuvent selon les cas servir de consultants comme membres du Conseil d’Administation ou encore vous aider par des contacts de clients, de fournisseurs, de partenaires financiers ou de banques.

Les particuliers  

Ils sont en général la seule façon de financer une affaire qui démarre à zéro sur une idée. Ils n’ont pas les mêmes exigences sur l’information à fournir ni sur le taux de rendement des capitaux. Ils sont aussi moins sollicités. Bien entendu, ils vous connaissent ou connaissent quelqu’un en qui ils ont confiance et qui vous connaît. Le facteur affectif est essentiel. Ces particuliers sont votre famille (au premier rang), vos amis ou qui sait votre voisin, votre médecin, votre comptable, votre ancien patron, votre assureur etc. Bref tous vos amis et contacts et les amis des amis.

Les investisseurs actifs  

Ils seront probablement les plus faciles à trouver. Ce sont vos associés, vos cadres qui s’assureront d’un job, certains fournisseurs et clients qui ont intérêt à vous voir démarrer. Il est aussi possible de donner des parts de la société comme paiement au propriétaire de vos locaux, à votre avocat, au comptable etc.
Mais c’est avant tout sur vous-même qu’il va falloir compter. Racler les fonds de tiroir de vos économies, demander un prêt personnel à votre banque, emprunter contre vos placements, votre police d’assurance-vie, refinancer ou vendre votre maison et en dernier recours emprunter sur vos cartes de crédit (attention aux intérêts).
Bien sûr tout ceci est plein de risques mais si vous voulez persuader les autres de parier sur vous, ils apprécieront de vous voir très motivé.
Si vous croyez vraiment à la réussite de votre idée, il va falloir tenter le tout pour le tout et vous consacrer corps et âme à votre entreprise pendant les 2 ou 3 années cruciales à venir.

Financer pour satisfaire les commandes supplémentaires

J’ai une affaire qui marche bien mais j’ai besoin de fonds de roulement pour satisfaire mes commandes

Votre produit ou votre service a du succès. Vos commandes augmentent, votre gestion et vos employés ont fait leur preuve et sont rodés. Vous avez démarré avec suffisamment de capital pour vos équipements, locaux, frais de recherche ainsi qu’un fond de trésorerie qui vous a permis de pallier au manque de chiffre d’affaire de la première année. Vos efforts de marketing sont couronnés de succès et vous voilà en plein essor. Mais vous avez maintenant besoin de « working capital » (fonds de roulement) pour satisfaire les commandes qui vous arrivent de partout, ce qui en Amérique devient important quand cela démarre.

Un fonds de roulement suffisant 

Vous avez maintenant besoin de « working capital ». Il vous faut financer l’achat de nouveaux matériaux, l’augmentation de votre main-d’oeuvre, des transports, des frais de gestion etc. Heureusement, votre gestion et prévision de trésorerie vous permettent d’avoir un tableau de bord efficace et de prévoir les délais entre les dépenses et les encaissements. 

Planifier précisement vos flux d’argent  

Prévoir les délais entre les dépenses et les encaissements. Vous tirez parti des meilleures conditions de paiements que vos fournisseurs puissent vous offrir et vous accélérez les rentrées en caisse de vos comptes clients. Bien sûr, vous avez toujours gardé un oeil très vigilant sur le crédit de vos clients et n’avez jamais accepté de livrer un client dont le crédit était douteux, sans avances ni garanties (comme par exemple des lettres de crédit).

Financez-vous auprès d’un tiers  

Maintenant vous pouvez aller voir votre banquier ou un factor pour financer des commandes solides dont les paiements sont prévisibles.

N’oubliez pas de leur amener vos factures, vos bons de commande, vos états financiers et si possible (fortement recommandé) vos prévisions de trésorerie (cash flow) durant la période où vous avez besoin d’aide pour votre développement.
Il faut vous attendre à une aide progressive. Le maximum que vous pourrez obtenir est 80% de vos « receivables » (compte clients) soit financés par votre banque (A/R financing) soit achetés par un « factor » (ventes des comptes clients, factoring).
La banque vous prête de l’argent pour vous permettre d’exécuter vos commandes. Vos créances devront atteindre au minimum 250 000 dollars et ils préfèreront en général de nombreux clients au lieu de quelques gros, tous avec un bon crédit bien sûr.
Le Factor vous achète tout ou partie de votre compte client, à un prix réduit. Il encaissera les chèques des clients. Vous n’aurez plus à vous préoccuper du paiement des factures.

Il existe d’autres modes de financement en dehors de la gestion des créances clients.

D’autres modes de financement  

Peut-être aussi, vous pourrez obtenir le financement jusqu’à 60% maximum de vos stocks (inventories).
Il reste également la « secured line of credit » (crédit à court terme garanti). Cette ligne de crédit sera garantie par tous les actifs (assets) de la société. 
L’étape suivante, mais c’est plus difficile à obtenir, essayez une unsecured line of credit (crédit à court terme sans garanties). 
Enfin vous aurez peut-être droit au « revolving line of credit » (crédit à court terme renouvelable) ou à des techniques financières comme les lettres de crédit et autres formes de garanties bancaires ainsi que les « escrows accounts » (opérations contrôlées par des tiers qui donnent l’argent ou les titres à qui de droit quand certaines conditions sont remplies), l’assurance, les crédits d’import/export US et Etranger (par exemple style Coface), les garanties et programmes d’encouragement du S.B.A. (Small Business Administration), les Etats, les localités qui peuvent avoir intérêt à vous aider (par exemple pour soutenir la création d’emploi). 

Précision sur les banquiers  

N’oubliez pas avant de choisir une banque de vérifier que sa politique privilégie l’aide aux entreprises et qu’elle pourra donc vous soutenir en cas de besoin dans votre future croissance.

Il est prudent de maintenir des relations d’affaires avec plusieurs banques.

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Trouver des fonds pour développer une affaire

Pour grossir vous avez besoin par exemple d’agrandir vos locaux ou d’acheter un concurrent qui vous ouvrira d’autres marchés. Pour cela vos fonds propres ne suffisent pas et vous devez trouver de l’argent.

Il vous faut un « Business Plan » qui prouve à vous-même et à vos investisseurs que votre désir est bien fondé. L’intuition peut être fort utile mais elle doit être soutenue par des chiffres précis et vérifiables. C’est ainsi que vous aurez la confiance d’investisseurs éventuels.
Ces chiffres doivent démontrer que votre expansion va entraîner un accroissement de vos profits et qu’ainsi vos financiers vont obtenir la rentabilité qu’ils désirent.

Agrandir votre local  

Faites d’abord une étude sur la rentabilité d’une location ou d’un achat.

N’oubliez pas qu’un achat immobilise de 10 à 50% de vos fonds propres, que vous aurez des impôts immobiliers, des réparations à payer.
Si vous continuez à grossir vite, vous devrez de nouveau déménager, donc revendre votre local. Or ,l’expérience de ces dernières années vous a appris que les prix peuvent s’effondrer parfois de 50%. 

Acheter un local 

Si vous pensez qu’il est plus rentable d’acheter, le local peut souvent se financer par un « commercial mortgage ». Ce prêt, sur 10/15 ans maximum, peut se trouver auprès de certaines banques, d’établissements financiers, de compagnies d’assurance et de groupes d’investisseurs. Ils exigent un « down payment » de 40 à 50% .
Il vous faudra prouver que vous aurez suffisamment de cash flow pour payer les traites et le prêteur prendra au minimum le local en garantie. Le vendeur peut aussi vous aider à financer une partie du prix d’achat.
Il est aussi possible d’obtenir un prêt bancaire basé sur la trésorerie de l’entreprise et qui vous servira à financer l’achat du dit local. Renseignez-vous également sur le programme immobilier du S.B.A. (Small Business Administration). Votre apport dans ce cas peut être seulement de 10%. 

Acheter du matériel

Le matériel peut en général se financer auprès de sociétés crédit-bail (leasing) ou des banques.   

Procéder à des acquisitions d’entreprises

Le rachat d’une société doit être justifié par la valorisation de votre entreprise. La méthode d’acquisition doit être la plus adaptée du point de vue fiscal, comptable. N’oubliez pas les problèmes de responsabilité. On peut acheter les actifs, ce qui vous engage le moins, ou les actions ou encore fusionner avec la société qui vous intéresse. Votre responsabilité est alors engagée sur l’actif et le passif.
Si vos fonds propres, ou ce que vous désirez investir, ne suffisent pas, il vous faut trouver des sources de financement.

D’autres sources de financement  

En voici quelques unes :

• « Installment payments » ou traites envers la société à racheter.

• « Contingent payments, Earnout » ou paiements futurs qui dépendront de la performance de l’entreprise; partage des futurs bénéfices.

• Emprunts auprès du vendeur, de banques, d’établissements financiers, de l’Etat, de la ville, du « county », de Capital Venture utilisant un ESOP (Employee Stock Ownership Plan). Dans certains cas , on peut également faire appel au SBA (Small Business Administration). Voir notre commentaire concernant le financement d’un nouveau local.

• Remise d’actions au vendeur ou vente d’actions à des tiers.

• Le « Leverage Buy Out », L.B.O. Cela consiste à racheter une société par le groupe de ses dirigeants ou par un groupe financier, avec peu de fonds propres. Le financement, garanti par l’actif ou la trésorerie de l’entreprise à acheter est réalisé par des banques, des établissements financiers en tranches de différente nature. Une structure ESOP peut être employée.

Vous trouverez les grandes lignes du financement de sociétés pratiqué aux U.S. Tout est possible si vous savez prévoir, gérer. Le talent et la tenacité vous feront réussir. Une bonne idée de départ, accompagnée de plans prévisionnels bien conçus et bien exécutés vous amèneront à une solide rentabilité. Cela vous donnera accès aux fonds nécessaires tout au long de l’évolution de votre société.

 

Michel Colmaire est consultant d’entreprises, spécialisé dans leur financement et l’exécution de « Business Plan ». C’est un spécialiste des solutions aux problèmes de cash flow.