Vous avez décidé de partir aux Etats-Unis ou vous y vivez, ce pays vous fait rêver mais vous avez subi quelques déceptions et vous aimeriez un peu mieux comprendre les Américains ?

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Il est toujours plus facile pour bien s’intégrer et communiquer de savoir de quoi et avec qui on parle. La communication, c’est l’art d’être compris, il est donc préférable de connaître et comprendre du mieux possible son interlocuteur…Nous avons analysé (sans parler de divan…), essayé d’expliquer, de comparer les Français et les Américains dans leurs réactions, leurs agissements, leurs réflexions…

Ces articles ont été publiés dans le journal France Service. Envoyez nous aussi vos commentaires, parlez nous de vos expériences de manière à enrichir notre compréhension à tous de l’Amérique.

Historique et Raison de la différence entre Américains et Français

Les Américains qui ont une certaine éducation sont, en général moins enclins que les Français à s’investir émotionnellement dans de solides amitiés. Animés depuis toujours par l’éthique protestante du travail, ils privilégient leurs quêtes de réussite professionnelle et sociale aux dépens de leurs relations personnelles. Mais leur penchant moindre, à former des liens riches et durables, a d’autres origines historiques et culturelles.

Quelques raisons historiques

Pendant presque trois siècles, l’Amérique resta, pour les immigrants venus d’Europe, un continent à découvrir, à coloniser. Certains s’établirent dans les villes de la côte Est, d’abord petites puis grandes, et y fondèrent des commerces, des industries. D’autres s’établirent dans les campagnes de cette même région du pays, pour y cultiver la terre. D’autres encore traversèrent des étendues vastes et sauvages avant de se fixer et de former des communautés relativement petites et isolées. Ces aventures n’ont pu se concrétiser que grâce à de nombreuses qualités…
A tous, il fallut beaucoup de courage, de ténacité et d’esprit d’initiative pour prévaloir contre les dangers et les difficultés qu’ils affrontèrent et pour prospérer. Il leur fallut aussi apprendre à ne compter, autant que possible, que sur eux-mêmes. L’aide des voisins était, certes, parfois indispensable mais chacun aspirait à construire sa vie par lui-même. De génération en génération, les Américains ont cultivé ces vertus de pionniers et de « self-made men ».

Le self made man américain

Les vertus de pionniers et de « self-made men » ont été, et sont toujours, incarnées par les héros du cinéma et de la télévision. Ayant eu, depuis l’ enfance, des modèles tels que John Wayne et Humphrey Bogart, les hommes américains se veulent, à leur image, forts, indépendants, virils. La contrepartie de cette hypermasculinité, c’est une réticence a partager ses sentiments intimes – ses craintes, ses peines, et même ses joies – avec autrui.

Américains et sentiments intimes

Les hommes américains, c’est connu, ont du mal à se montrer vulnérables, à s’épancher, même avec leurs femmes. Ils veulent rester « forts ». Leur réticence émotionnelle, le revers de leur souveraine virilité, explique donc aussi leur peu d’inclination aux amitiés profondes. Les femmes américaines, elles, souffrent de ce manque d’intimité dans le couple mais, pour la plupart, le subissent passivement.

Particularité pour les femmes américaines

Parce qu’elles ne sont pas conditionnées à occulter leurs émotions comme les hommes, elles ont généralement entre elles des relations plus profondes que les hommes n’en ont entre eux ou avec elles. Certaines, néanmoins, acquièrent des qualités traditionnellement masculines et, ce faisant, s’endurcissent.
Si les Américains manquent de profondeur dans leurs rapports personnels, cela a aussi une autre cause : l’intense esprit de concurrence qui imprègne leur société.

Compétition permanente aux Etats-Unis

Dès l’enfance, on les incite à se distinguer, à gagner. Même a l’école primaire, ils reçoivent plusieurs notes dans chaque matière (pour l’aptitude, l’effort, etc.). Les meilleurs élèves obtiennent, chaque mois, un prix du directeur. Ces efforts, ils doivent les poursuivre pendant toutes leurs études…
Au niveau secondaire, il leur faut étudier assidûment pour être ensuite admis à un bon « college » ou une bonne université. Dans le processus d’admission sont pris en compte leurs notes de « high school » mais aussi leurs résultats dans un examen national, le « Scholastic Aptitude Test ». Dans les universités, dont les diplômes ont plus ou moins de valeur selon la réputation de l’institution, les étudiants aspirent à atteindre une moyenne suffisante dans leurs notes pour être inscrits, chaque semestre, sur la prestigieuse « Dean’s List ». Aux niveaux secondaire et universitaire, la concurrence est vive également sur les terrains de football, de base-ball, de basket-ball ou briller c’est s’assurer l’admiration de ses camarades. Qu’en est-il à l’âge adulte ?

Qu’en est-il à l’âge adulte ?
A l’âge adulte, la concurrence se poursuit sur le lieu de travail: dans les bureaux, les laboratoires, les ateliers. La plupart des Américains s’efforcent de s’y mettre en valeur et mesurent leur performance professionnelle par rapport à celle de leurs collègues.

Outre les promotions, des prix, tels que ceux au « meilleur employé du mois » ou « de l’année », encouragent l’émulation. Chacun sait qu’il peut augmenter ses revenus rapidement s’il fait preuve de talent et d’assiduité, ou bien se retrouver à la rue, encore plus rapidement, s’il n’est pas productif. On voit bien les avantages de ce système mais également les dangers qu’il engendre…

Les dangers du système américain

La concurrence est la loi du système de la libre entreprise, lequel donne aux hommes la chance de développer pleinement leurs dons naturels. Il est, en grande partie, à l’origine de l’extraordinaire prospérité de ce pays. Mais la fervente quête de réussite à laquelle sont conditionnés les Américains depuis l’enfance en a fait, en général, des êtres dont l’affectivité est faible par rapport à celle des Français. Leur sens de leur identité étant intimement lie à leurs accomplissements professionnels, ils donnent la priorité à ceux-ci et négligent leurs relations personnelles. Prisonniers d’un individualisme « héroïque », ils luttent pour élever leur condition sociale et pour s’enrichir mais ils ne savent pas partager leur coeur. En conséquence, ils sont souvent terriblement seuls.

Profonde solitude des Américains

C’est un paradoxe de l’Amérique: ce même esprit de concurrence qui contribue à l’enrichir matériellement, l’appauvrit moralement..
L’individualisme français, nous l’avons vu dans notre dernier article, se conjugue, lui, d’un sens de la communauté, de la cité. Les Français, en général, s’épanouissent ensemble. La France a, elle aussi, bien évidemment, un système de libre entreprise. Mais, parce que l’État y joue un plus grand rôle qu’ici et parce que les syndicats y sont plus puissants, les employés y sont plus protégés dans leur travail. Ceci reflète le fait que la France soit, idéologiquement, plus à gauche que les USA. L’instinct de concurrence y existe aussi, dans les écoles, dans les universités, dans les entreprises, mais il y est moins aigu qu’ici. Il n’y nuit pas à la qualité des relations humaines comme ici.
Dans cet article, et le précédent, j’ai tenté de caractériser les Américains qui ont une certaine éducation d’une manière générale. Il va sans dire que, dans ce grand pays, il y en a beaucoup qui ne partagent pas les traits collectifs que j’ai dépeint.

La technologie, fer de lance des Etats-Unis

Cela fait longtemps que les Etats-Unis dominent le monde de la technologie. Le Japon et maintenant la Chine font figure de concurrents sérieux mais aucun de leurs produits ne semblent autant créer l’événement que les produits américains. Alors que l’iPhone 5 vient d’être commercialisé, revenons sur plusieurs décennies d’innovation technologique.

Bill Gates et la révolution informatique

L’invention de l’ordinateur est bien antérieure à Microsoft, mais c’est bien avec les systèmes d’exploitation Microsoft que l’ordinateur a été popularisé. Depuis les années 1990, l’informatique a fait son intrusion dans les foyers et les bureaux du monde entier, remplaçant ainsi les machines à écrire et autres outils fastidieux à utiliser. Avec Internet, l’ordinateur prend un tournant et sert autant à se divertir qu’à travailler : rien qu’avec les emails, c’est tout un mode de travail qui est à repenser. Si les jeunes générations sont quasiment nées avec Internet, l’adaptation peut se révéler plus difficile pour les générations précédentes. 

La «success story» Apple

Du temps de l’hégémonie de Microsoft, Apple est le concurrent qui peine à se maintenir. Ses modèles d’iMac sont certes réussis au niveau du design mais ils sont jugés moins pratiques et moins abordables que les PC sous Microsoft. Le design est d’ailleurs l’un des points forts d’Apple qui s’en servira pour renverser la tendance et dépasser Microsoft dans l’imaginaire collectif, car Apple est une marque très appréciée des technophiles.

La success story est amorcée au début des années 2000 lorsque sort le premier iPod. Ce baladeur numérique au design unique révolutionne le monde de la musique : finis les baladeurs CD encombrants qui ne contiennent qu’une dizaine de chansons, place aux baladeurs à disques durs qui permettent d’emporter partout plusieurs centaines de chansons. En 2007, on assiste à un véritable raz-de-marée mondial avec la sortie de l’iPhone de première génération qui devient l’un des produits les plus prisés au monde. Sa navigation tactile et son côté multitâches (jeux, Internet, téléphone) suscite l’effervescence chez les concurrents, même s’il fait l’objet de nombreuses controverses.

Avec la sortie de l’iPad au début de la décennie 2010, on assiste à un nouveau chapitre de l’histoire d’Apple. Bientôt viendront les montres connectées, la domotique et les casques bluetooth. La réussite d’Appel  tient finalement au fait qu’elle a su apporter des innovations technologiques au bon moment et qu’elle réussit à nous convaincre que ses produits sont des must-have. Steve Jobs, le charismatique PDG d’Apple, nous a quittés en 2011 en nous laissant le souvenir d’une success story à l’américaine : un gamin parti de rien qui, grâce à son talent et son anticipation, a su attirer tous les regards sur les Etats-Unis.

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Le sport aux Etats-Unis : cause nationale

Aux Etats-Unis, le sport fait partie de la culture. Que vous pratiquiez vous-même un sport ou que vous souteniez tout simplement une équipe, le sport réunit des millions de personnes aux Etats-Unis.

Les sports préférés des Américains sont le football américain, le baseball, le basket et le hockey en professionnel, mais pas seulement. Les Américains suivent aussi beaucoup les compétitions universitaires.

Dès le lycée, les élèves peuvent se faire remarquer grâce au sport et obtenir des bourses d’études s’ils sont performants. Certains étudiants font de grandes études grâce à ses bourses ou deviennent parfois sportifs professionnels. Les universités américaines donnent beaucoup de moyens aux étudiants pour s’assurer d’avoir de bons athlètes dans leurs équipes universitaires. Les sports universitaires sont tellement attractifs aux USA que le public n’est pas uniquement étudiant. Un match de football américain peut déplacer plus de 100 000 spectateurs dans un stade.

Pour favoriser la pratique du sport, les campus américains sont très équipés au niveau du matériel et des complexes sportifs. Les bourses sportives sont ouvertes aux étudiants internationaux. Par exemple Joakim Noah, de nationalité française et américaine, ainsi que Marco Belinelli de nationalité italienne, ont commencé leur carrière en université et font aujourd’hui partie de l’équipe des Chicago Bulls en NBA ; le sprinter Justin Gatlin, médaillé d’or à plusieurs reprises aux Jeux Olympiques, avait d’abord brillé dans les compétitions universitaires. L’université offre à ses boursiers les frais d’inscription de leur école, parfois le logement, paye leur équipement et s’occupe de toute la logistique lors des compétitions extérieures : un vrai avantage pour les sportifs.

Tous ces moyens mis en œuvre et cette dynamique permettent aux Américains d’être leaders dans de nombreuses disciplines sportives et favorise la pratique du sport. Si vous partez aux Etats-Unis, le sport peut être un très bon moyen pour vous intégrer, faire de nouvelles rencontres et vivre une expérience que vous ne pourrez vivre nulle part ailleurs.

Elan d’amitié franco-americain

Une nouvelle étude d’opinion* nous éclaire sur le renouveau de sympathie entre les Etats-Unis et la France après des relations mises en mal entre les 2 pays à la suite des prises de position de la France vis-à-vis de l’intervention américaine en Irak.

Ce sondage d’opinion confirme le retour à la forte sympathie réciproque entre les deux pays. Sept personnes sur dix en France (71%) et aux États-Unis (70%) estiment que les deux pays sont «partenaires », ce qui est le pourcentage le plus élevé en dix ans de sondage.

En 2010, deux tiers des Français (65%) déclarent aimer les Etats-Unis alors qu’en 2005 ils n’étaient qu’un tiers (31%).
De même, en plus faible proportion cependant, les Américains sont plus nombreux aujourd’hui (48%) qu’ils ne l’étaient en 2005 (31%) à dire qu’ils apprécient la France.

Entre 29 et 38% d’Américains et entre 30 et 48% de Français déclarent envisager la possibilité de travailler, vivre ou étudier dans l’autre pays. C’est le plus fort pourcentage enregistré de ces dix dernières années (35% d’augmentation en moyenne par rapport à 2000).

Ouf, l’amitié franco-américaine a de beaux jours devant elle !

* Ce sondage se base sur un échantillon de 1010 Américains et 1016 Français, sondage réalisé par Harris Interactive en 2010.